Perte de données

En quelques mots

On parle de perte de données lorsque les données sont supprimées ou détériorées de manière à en rendre leur accès impossible. Cette situation peut se produire suite à divers événements naturels (catastrophes), techniques (pannes) ou actions humaines (vol avec destruction, destruction volontaire ou involontaire).

On parle d’altération de données quand une partie des données est modifiée sans pour autant rendre ‘accès aux données impossible.

Finalement, on parle de vol de données quand une personne accède à des données auxquelles il n’a normalement pas droit d’accéder, et qu’il les soustrait frauduleusement. Le vol de données peut s’effectuer par une copie, un transfert des données ou par l’impression de ces dernières. Il peut être couplé à des actes de destruction ou d’altération des données.

La perte de données

Pour mieux comprendre ce phénomène et les moyens de recouvrement, il est nécessaire de distinguer  :

La perte de données due à la perte d’accès aux données

Diverses circonstances physiques ou logiques peuvent provoquer la perte d’accès aux données. Dans la majorité des cas, les données sont encore physiquement sauvegardées sur les supports informatiques. Mais dès lors qu’elles ne sont plus accessibles, on parle de perte de données. Les méthodes de récupération se distinguent des méthodes utilisées pour récupérer des données détériorées ou supprimées.

La perte de données due à l’altération de données

Lors de certaines manipulations frauduleuses effectuées par des pirates informatiques sur des serveurs web, on assiste non pas à la destruction ou au vol de données, mais simplement à l’altération de ces dernières. En effet, le «cracker» peut, par exemple, annoncer avoir simplement modifié une donnée quelque part. Dans ce cas, les données authentiques ne sont plus accessibles, car elles ont été altérées. Ce qui équivaut à une perte des données.

La perte de données due à l’altération de données peut aussi être provoquée par des actions volontairement ou involontairement illicites sur des bases de données ou des fichiers. Cette forme de perte de données est généralement difficilement détectable. (Les données existent toujours là, mais elles ne sont incorrectes).

La perte de données par vol

Les vols de données n’entraînent pas nécessairement leur destruction ou altération. Si les données sont copiées, transférées ou imprimées, les originaux restent inchangés. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il est parfois difficile de détecter ce genre de perte.

L’impact d’un vol de données confidentielles (par exemple des secrets de fabrication) peut être nettement supérieur à la simple perte de données. On parle aussi de perte de confidentialité des données.

Perte de données/perte d’équipement par vol

La perte ou le vol d’ordinateurs portables comme de tout support informatique (bande magnétique, disquette, CD ROM - Compact Disk Read Only Memory, ….) entraîne souvent la perte des données sauvegardées sur ces ressources informatiques. En effet, les utilisateurs disposent rarement d’une copie de sauvegarde complète. Le vol ou la perte des supports informatiques engendre aussi un grand risque de perte de confidentialité des données.

La perte de données par destruction volontaire

Lorsque la perte ou l’altération des données n’est pas le résultat d’un phénomène technique, mais bien d’une tentative humaine, il faut faire la différence entre les actions :

Mesures préventives

En se basant sur l’analyse de cas réels, on peut déterminer les zones directement concernées en cas de perte de données et évaluer les dépenses habituellement liées à ce type de phénomène.

Solution de stockage adaptée aux besoins

Il est important d’adapter la technologie de stockage au degré de sensibilité des données ainsi qu’au type de données (fichiers bureautiques, bases de données).

Afin d’éviter un rapide engorgement de l’infrastructure de stockage et tous les problèmes qui y sont directement liés, il est nécessaire de mettre en place une politique d’archivage des fichiers sur des supports adaptés.

Il est conseillé d’équiper les serveurs de la technologie RAID (Redundant Array of Independent/Inexpensive Disks) qui permet de répartir le stockage des données sur plusieurs disques durs. Lors de la perte éventuelle d’un des disques durs composant le RAID, le système informatique est capable de reconstituer l’information manquante. Il existe différents niveaux de configuration RAID, lesquels font l’objet d’une fiche séparée.

La mise en place d’un réseau filaire de stockage SAN (Storage Area Network) peut également s’avérer utile dans le cas de grosses infrastructures ou de déploiement d’un second site de production ou de repli.

Politiques de sauvegarde/restauration adéquates

Il faut adapter les technologies ainsi que les politiques de sauvegarde et de restauration des données selon le degré de sensibilité, mais aussi selon la nature des données (fichiers bureautiques, bases de données).

Des technologies telles que le «snapshooting», dont le but est de réaliser des copies des modifications de la base de données et ce «à la volée» durant la journée, permettent d’éviter un retour à la situation de la veille, limitant de ce fait la saisie ou le ré-encodage éventuellement nécessaire. Si cette technique onéreuse et complexe est bien adaptée à un type d’utilisation très complexe, elle n’a aucun intérêt dans le cadre de la sauvegarde de données bureautiques habituelles.

La mise en place de procédures connues de tous, respectées et contrôlées, permet d’exploiter au mieux l’infrastructure en place, comme par exemple l’information donnée aux utilisateurs quant aux répertoires à sauvegarder quotidiennement.

Le délai de restauration est malheureusement un impératif sous-estimé. En effet, la plupart des responsables informatiques sont préoccupés par la vitesse de sauvegarde mais ignorent la capacité de restauration. Or, en cas de sinistre, c’est la restauration qui est critique. Une étude détaillée de l’architecture de restauration ainsi que du réseau, validée par une mise à l’épreuve, demeure le meilleur moyen de juger de l’adéquation de la solution avec les besoins.  

Respect des bons usages en matière de salle informatique

La mise en place d’une architecture informatique se doit de répondre à certaines exigences en matière environnementale. Une salle informatique, une salle de connectique, une salle de télécommunication etc., doivent être équipées de manière à assurer aux équipements des conditions optimales de fonctionnement. Cela sous-entend : un circuit électrique de secours ou un UPS (Uninterruptible Power Supply), une climatisation et un filtrage d’air, un contrôle de l’électricité statique, un système spécifique de lutte contre les dégâts des eaux et du feu, et un contrôle d’accès.

Remarque

L’ensemble de ces points est couvert dans une fiche relative à la sécurité physique.

Lieu de sauvegarde

Les supports informatiques, tels que les bandes magnétiques, supports optiques et autres doivent absolument être stockés dans des endroits répondant à leurs exigences en matière de protection contre la poussière, les griffes, l’humidité et autres facteurs pouvant les dégrader.

Remarque

II est conseillé de stocker les supports de sauvegarde dans un coffre-fort, en dehors de la salle informatique voire dans un autre bâtiment.

Gestion des droits des utilisateurs

Pour assurer au maximum l’effacement involontaire de données il y a lieu de limiter au minimum les droits des utilisateurs sur des fichiers et supports critiques.

Gestion proactive du parc informatique

La majorité des pannes relatives au fonctionnement des équipements informatiques ont des signes « avant-coureurs ». La plupart des équipements sont fournis avec un logiciel qui analyse ces signes et avertit l’utilisateur en cas de doute. Ces logiciels existent tant au niveau des serveurs que des ordinateurs (postes de travail) et ordinateurs portables. Il est conseillé de laisser agir ce logiciel et de tenir compte des ses avertissements.

Formation des utilisateurs

Une solution efficace pour éviter les maladresses consiste à former les utilisateurs à une manipulation adéquate de la machine et de ses périphériques, ainsi qu’à la gestion des données et des répertoires.

Mesures curatives

Sont regroupées sous ce point toutes les mesures de récupération après un sinistre :

Logiciels ou sociétés de récupération

Il existe de nombreux logiciels capables de récupérer des données perdues ou effacées sur différents supports. Ces logiciels ne sont pas forcément coûteux mais leur usage demande une certaine maîtrise du sujet. Il est donc fortement conseillé de faire appel à des entreprises spécialisées dans ce domaine. En revanche exigez un service qui n’est payant que quand les données sont récupérables.

Remarque

Les personnes sensibles à la sécurité sont interpellées par le fait que l’on puisse récupérer des fichiers effacés. Il est toujours possible de rendre ce type de récupération inopérant, et il est important d’y prêter attention lors de reventes d’équipements informatiques. (voir mise au rebut)