Cryptographie

Histoire

Depuis tous les temps, l’être humain cherche à garder secret certaines informations ou données, à défaut, à en restreindre l’accès à certaines personnes. Un des plus anciens exemples d’utilisation cryptographique nous provient de Jules César.

L’empereur romain utilisait une méthode spécifique pour communiquer avec son état-major. En effet, les messages étant à l’époque transmis par des messagers, Jules César tenait à en protéger la confidentialité. Sa méthode de transcription consistait à remplacer une lettre par un décalage de trois. Par exemple, le ‘A’ était remplacé par un ‘D’, le ‘B’ par un ‘E’, ainsi de suite. De cette manière, seules les personnes connaissant ce subterfuge étaient capables de déchiffrer l’information.

Jusqu’au XXième siècle, l’utilisation de la cryptographie était relativement mineure et les méthodes utilisées bien souvent rudimentaires.

Ce n’est que lors de la 2ème guerre mondiale, avec l’apparition de technologies de communication évoluées telles que la radio, que  la mise au point de mécanismes de chiffrement empêchant l´interception des signaux par l’ennemi est devenue indispensable. Il fallait en effet commencer à chiffrer les données transmises par les ondes (Enigma) ! La cryptographie a eu une réelle incidence sur ce conflit mondial.

Depuis cette époque, mais surtout avec l’apparition de l’algorithme DES et de la réalisation de la cryptographie asymétrique, l’utilisation de la cryptographie a explosé. Les besoins des applications militaires se sont mêlés aux besoins des applications civiles et les techniques de chiffrement sont devenues un élément moteur de progrès. (Applications bancaires, télécommunications, informatique, monétique…)

Définitions

Cryptographie

Il s´agit de la science qui étudie les principes et méthodes mathématiques appliqués à dans des buts tels que la confidentialité ou l’intégrité des données. Elle tend donc à développer des techniques permettant de stocker des informations sensibles et de les transmettre via des réseaux non sécurisés (comme Internet) de telle sorte que ces données ne puissent être lues ou modifiées que par les personnes autorisées.

Cryptanalyse

La cryptanalyse étudie la sécurité des procédés de cryptographie. Elle consiste à mettre à l´épreuve les fonctions cryptographiques existantes, afin d´en visualiser les forces et les faiblesses. La cryptanalyse est donc une combinaison de raisonnement analytique, d’application d’outils mathématiques, de découverte de redondances, de patience, de détermination, mais aussi de… chance.

Cryptologie

Il s’agit de la science qui englobe la cryptographie et la cryptanalyse.

Chiffrement et déchiffrement

On appelle « texte en clair » les données lisibles et compréhensibles sans intervention spécifique. Le  chiffrement est la méthode permettant de dissimuler du texte en clair en masquant son contenu. Cela consiste à transformer un texte normal en un charabia inintelligible appelé texte chiffré. Cette opération permet de s’assurer que seules les personnes auxquelles les informations sont destinées pourront y accéder. Le processus inverse de transformation du texte chiffré vers le texte d’origine est appelé le déchiffrement.

Clé

On appelle clé une valeur utilisée dans un algorithme de cryptographie, afin de chiffrer un texte. Il s´agit souvent d´un nombre très grand dont la taille se mesure en bits. Plus la clé est grande, plus elle contribue à élever la sécurité à la solution. Toutefois, c´est la combinaison d´algorithmes et de clés qui sera la garantie d´une solution bien sécurisée. Les clés doivent être stockées de manière sécurisée et de manière à ce que seul leur propriétaire soit en mesure de les atteindre et de les utiliser.

Cryptosystème

Un cryptosystème est une solution globale de cryptographie. Ce système comprend donc non seulement l´algorithme de chiffrement, mais aussi toutes les clés utilisées et les protocoles nécessaires à son fonctionnement.

La cryptographie symétrique

Les systèmes de chiffrement à clé privée, appelés aussi systèmes de chiffrement symétrique, sont utilisés depuis plusieurs siècles déjà.

Principe de base

Un expéditeur et un destinataire souhaitant communiquer de manière sécurisée à l’aide du chiffrement symétrique doivent convenir d’une clé et ne pas la divulguer. Dans les systèmes de chiffrement symétrique la clé de chiffrement et la clé de déchiffrement sont identiques.

Avantages

Le chiffrement symétrique comporte un avantage majeur : sa rapidité. Il est particulièrement adapté à la transmission de grandes quantités de données.

Faiblesses

Ce système nécessite la connaissance de la clé par l’émetteur et par le destinataire. C’est la transmission de cette clé entre les intervenants qui représente la faiblesse inhérente au système. S’ils se trouvent à des emplacements géographiques différents, ils devront faire confiance à une tierce personne ou un moyen de communication sécurisé.

Toute personne interceptant la clé lors d’un transfert peut ensuite lire, modifier et falsifier toutes les informations chiffrées  avec cette clé.

De la norme de chiffrement de données AES au code secret de Jules César, la distribution des clés reste le problème majeur du chiffrement symétrique. (Autrement dit, comment faire parvenir la clé à son destinataire sans qu’aucune personne ne l’intercepte ?) Les moyens à déployer pour garantir la distribution sécurisée des clés entre les correspondants sont très onéreux, ce qui constitue un inconvénient supplémentaire.
En général il est important d’utiliser des canaux sûrs pour la transmission de la clé comme par exemple la voie postale ou le téléphone. Il est aussi possible d’utiliser de la cryptographie asymétrique pour l’échange de clés.

Exemples

En anglais on parle de : Single-key, one-key, private-key, symmetric-key encryption.

Les principaux algorithmes à clé privée sont:

La cryptographie asymétrique

La cryptographie à clé publique est une réponse au problème de transmission clés dans le chiffrement à clé privée. Le concept a été introduit par Whitfield Diffie et Martin Hellman en 1975, même s’il est communément accepté que les services secrets britanniques avaient déjà fait cette même découverte plusieurs années auparavant, protégée en tant que secret militaire.

Principe de base

La cryptographie à clé publique est un procédé asymétrique utilisant une paire de clés pour le chiffrement, soit une clé publique qui chiffre des données, et une clé privée ou secrète correspondante pour le déchiffrement.

Le principe est donc de distribuer la clé publique tout en conservant la clé privée secrète. Tout utilisateur possédant une copie de la clé publique pourra ensuite chiffrer des informations que seul le propriétaire de la clé privée pourra déchiffrer.

On peut également remarquer qu’il est impossible de deviner la clé privée à partir de la clé publique.

C’est l’ensemble de ces constatations qui fait que l’on appelle ce système «asymétrique».

Il est à noter que la clé privée peut être aussi utilisée pour le chiffrement; c’est alors la clé publique qui est utilisée pour le déchiffrement. Cette propriété est utilisée, non pas pour la confidentialité mais pour pour la signature électronique (intégrité).

Avantages

La cryptographie à clé publique présente un avantage majeur : elle permet d’échanger des messages de manière sécurisée sans aucun dispositif de sécurité annexe.

En effet l’expéditeur et le destinataire n’ont plus besoin de partager des clés secrètes via une voie de transmission sécurisée. Les communications impliquent uniquement l’utilisation de clés publiques et plus aucune clé privée n’est transmise ou partagée.

Le chiffrement à clé publique représente une révolution technologique qui offre à tout citoyen la possibilité d’utiliser une cryptographie robuste. En effet, la cryptographie symétrique était auparavant la seule méthode de transmettre des informations secrètes. Les coûts de transmission et de distribution sécurisée des clés avaient cantonné son utilisation aux institutions disposant de moyens suffisants, telles que gouvernements et banques.

Exemples de cryptographie à clé publique

Elgamal (d’après le nom de son inventeur, Taher Elgamal), RSA (d’après le nom de ses inventeurs, Ron Rivest, Adi Shamir et Leonard Adleman), Diffie-Hellman (également d’après le nom de ses inventeurs) et DSA, l’algorithme de signature numérique (élaboré par David Kravitz), sont des exemples de systèmes de cryptographie à clé publique.

Un exemple pratique de la cryptographie à clé publique est OpenPGP pour chiffrer le courrier électronique ou le TLS (https) pour chiffrer les communications web; le TLS utilise la cryptographie à clé publique pour l’échange de clés, puis la cryptographie symétrique pour chiffrer la communication.

Politique de sécurité

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